
20 Le chien de la maison et le chien de la brousse
Un jour, le chien de la brousse se promenait. Il parvint aux dernières maisons d'un village. Il arriva près d'une maison et vit un chien.
« Hé ! Comment tu t'appelles »?
« Moi, je m'appelle Chien ».
« Mais quoi '? Toi aussi '? Et tu vis ici » ?
« Oui ».
« J'aimerais bien que tu viennes avec moi. On va aller vivre en brousse, mais vivre en brousse, c'est difficile. Il faut avoir un peu d'intelligence. Sans quoi, tu ne peux vivre là-bas ».
Le chien de la maison dit : « Si c’est ça, il n’y a pas de problème. Moi, je suis intelligent. J'ai toujours au moins douze idées ! douze idées, ce n'est pas peu »!
Et ainsi les deux chiens partirent ensemble. Au bout d'un mois, un jour qu'ils se promenaient, la pluie tomba. Ils partirent alors s'abriter dans le trou d'une colline. Dès qu'ils eurent été dedans pour s'abriter de la pluie, voilà que l’hyène survint. Quand le chien de la maison vit l'hyène, il eut peur et se coucha a ses pieds. L'hyène dit alors : « Ah, bonjour, ça va ? Qu'est-ce que vous faites ici » ?
« On est venu s'abriter ».
« Ah, ça c'est très bien ! parce que depuis hier je suis là à me promener, et je ne trouve pas de quoi manger. Et donc, vous deux-là, c'est juste ce qu'il me fallait ».
La pluie avait fini de tomber et le chien de la brousse demanda au chien de la maison : « Voilà. Le moment est arrivé. Tu m’as dit que tu as toujours au moins douze idées. C'est le moment d'en sortir une pour s'échapper de ce trou »!
Mais le chien de la maison dit que maintenant, à ce moment-la et là où il était, il ne lui restait que deux idées seulement.
« Et ces deux-là, ce sont lesquelles »?
« Il me reste a pisser et a chier. Voilà ce qui me reste comme idées »!
Le chien de brousse dit : « Moi je sais seulement que l'hyène veut nous attraper pour nous manger, et je vais tout faire pour m'échapper ».
« Hyène ! » dit le chien de brousse, « ce sale truc la ne peut pas te comprendre. C'est un étranger. Il habitait avec les hommes, et c'est moi qui l'ai amené ici. Mais il a une manière de marcher si drôle que, si tu la vois, tu seras très amusée ».
« Qu'il fasse une de ses marches là », dit l'hyène, « ainsi je la verrai » !
Pendant que le chien de brousse disait à l'autre de marcher, il lui souffla : « Dresse ta queue et avance en dansant »! C’est ce qu'il fit. Pendant qu'il marchait, il dressait sa queue, et puis il raidissait sa tête. C'était décidément amusant.
Après quelques mètres, l’hyène dit : « Ça suffit. J'ai vu, j'ai vu. Reviens ici, reviens ici tout de suite »! Mais le chien de brousse dit : « Tu n'as encore rien vu ! Celui-là connaît des milliers de manières de marcher. Et il y en a une qui est encore plus amusante ! »
L'hyène dit : « C 'est bien, alors. Il n’a qu'à faire cette autre marche-là, plus amusante. Je veux la voir !
Tout en faisant semblant de lui ordonner une nouvelle manière de marcher, le chien de la brousse souffla au chien de la maison : « Quand tu fais cette marche-là, tu dois courir très tort et te sauver » ! Le chien de la maison dressa sa queue et puis raidit sa tête, et prit une énorme vitesse : il fit lever des nuages de poussière.
Cependant, l'hyène criait inutilement : « Assez, assez ! Reviens tout de suite ! J'ai vu, j'ai vu ! »
Le chien, pendant ce temps-là, entra dans la case de l’homme.
Et jusqu'à présent, il n'en est plus sorti.