
17 Le bien rendu par le mal.
Des fois tu tais du bien et on rembourse du mal.
Un jour, un grand feu de brousse était sur le point de brûler un caméléon. En effet, le caméléon n'a pas de vitesse alors que le feu de brousse avance rapidement. Un homme, voyant le caméléon en difficulté, prit un morceau de bois, le posa par terre, et le caméléon y monta dessus et l'homme le déposa dans le trou d'un arbre.
Le caméléon dit à l'homme : « Je te remercie beaucoup pour m'avoir sauvé dans cette situation difficile. Dès les premières pluies, quand tu passes par ici pour aller semer, je saurai te remercier pour ce que tu m'as tait ».
Quand les premières pluies tombèrent net, l'homme partit à la campagne avec sa femme semer du mil. Quand il arriva tout juste a côté de l'arbre dans lequel il avait mis le caméléon, il dit : « Hé, mon ami ! Je suis arrivé ».
Le caméléon répondit : « Il faut approcher ».
Quand l'homme se fut approché, le caméléon lui cracha dans les yeux. Les yeux de l'homme furent alors fermés et il put plus aller à la campagne. Voilà comment il l'avait remercié !
Désespéré, l'homme dit à sa femme : « Repartons chez nous. Tu as vu ? Il m'a frappé les yeux. Qu'est-ce que je vais faire dans la campagne si je ne vois plus ? Viens, rentrons chez nous ».
En cours de route, ils rencontrerent une autruche.
L'autruche leur posa la question : « " Qu'est-ce qui vous est arrivé » ?
L'homme répondit : « C'est un caméléon qui m'a abîmé les yeux. " Et il raconta l'histoire de ce qu'il avait fait et de ce que le caméléon lui avait rendu. Alors, l'autruche dit : « Ah, si c'est ça, moi je peux te donner des remèdes, moi je peux te faire ouvrir les yeux. Mais si moi je t'ouvre les yeux, qu'est-ce que toi tu vas me rembourser »?
« En tout cas, moi je vais te faire du bien. Parce que je sais qu'il n'est pas bon de rendre du mal à qui te fait du bien. Moi, je vais te rembourser du bien, si tu vas m'ouvrir les yeux. Pour te donner confiance, ajouta l'homme, voilà ce que je te dis : « Moi, je suis éleveur de poules. Si tu m'ouvres les yeux, je vais te donner mes poussins. Chaque fois que tu auras faim, je vais te donner des poussins, et ainsi tu pourras manger ».
L'autruche alors dit à l'homme de se coucher sur son dos ; elle monta sur lui pour lui donner des soins : elle cracha dans les yeux de l'homme et puis battit de ses ailes. Et les yeux de l'homme s'ouvrirent devant la stupeur de sa femme. Dès que les yeux de l'homme furent ouverts, il attrapa l'autruche par les pattes : « Je vais faire avec toi comme le caméléon a fait avec moi », dit l'homme. « Si tu fais du bien à quelqu'un on va te rembourser du mal ».
Il serra l'autruche et lui arracha toutes ses plumes. Et l'autruche ne put même pas faire un geste de vol. Certes, il ne l'a pas tuée, mais il l'a abandonnée, toute nue et l'a laissée dans la brousse.
Et l'autruche, à ce moment-là, ne savait plus comment faire pour manger. Normalement elle s'envolait pour aller chercher à manger, mais maintenant elle n'avait plus de plumes et ne pouvait plus voler. Elle partit effectivement chercher quelque chose à manger, mais elle n'en trouvait pas. Pas trop loin, il y avait une rivière et elle s'en alla sur le bord de la rivière pour trouver à manger. Elle vit alors une tortue, qui lui dit : « Pourquoi, autrefois, quand je te voyais tu t'envolais alors que maintenant tu ne peux plus t'envoler »?
« J'ai fait du bien à un homme et puis cet homme-là m'a remboursé de cette manière : il m'a tout déplumée. C'est l'homme qui m'a fait ça ».
Alors la tortue lui dit : « Et si moi je t'aide, qu’est-ce que tu vas me rembourser »?
« Ah, je vais te rembourser du bien. Parce que je ne peux pas faire comme les autres là. Si tu m'aides, je vais te rembourser du bien ».
La tortue dit alors : « Ici, il n'y a rien à manger, mais au-delàs de la rivière, il y a à manger pour tout le monde. Viens et monte sur moi. Je vais nager pour t'amener au-delà de la rivière pour que tu puisses trouver de quoi manger ».
L'autruche monta sur la tortue. La tortue entra dans l'eau et nagea avec l'autruche sur le dos pour l'amener au-delà de la rivière. Quand elle tut arrivée là-bas, l'autruche trouva de quoi manger ; il y avait beaucoup à manger. Et en une semaine seulement, toutes ses plumes poussèrent de nouveau.
Quand elle eut de nouveau ses ailes, elle a appelé la tortue : « Bon, tu m'as fait du bien. Je ne sais pas ce que je vais faire pour te rembourser, mais j'ai une famille: je vais te prendre et aller te présentera ma famille. Pour le bien que tu m'as fait ».
La tortue demanda : « Qu'est-ce que je dois faire »?
L'autruche se coucha, la tortue monta sur son dos et elles s'envolèrent. L'autruche vola longtemps, et alla très loin. Lorsqu'elle vit une zone entièrement de granit, elle ralentit son vol, se renversa et laissa tomber la tortue sur le granit. Si vous voyez que la tortue a des soudures sur sa carapace, c'est a cause de ce que l'autruche lui a fait.
Des fois, tu fais du bien et on te rembourse du mal.