
16 Le coq et le cabri
Comme les cases ont un toit en paille, le margouillat se perche chaque fois entre le toit et le mur. Un jour, les enfants prirent des bois et des bâtons, en firent une sorte de balai et commencèrent a tourner autour de la maison pour faire sortir le margouillat.
Le coq, très en alerte, dit aux autres animaux de la cour de venir voir tout de suite ce que les enfants étaient en train de faire, qu’ils pourraient provoquer de gros malheurs, qu'ils finiraient par tuer le margouillat. Et il y avait même une vieille malade, couchée dans la case là où les enfants passaient pour chercher le margouillat.
Le coq dit au cabri : « Va voir ce que font les enfants ; ils vont provoquer quelque malheur ».
Le cabri répondit : « Non, il faut laisser les enfants. Ce n'est pas notre affaire ».
Le coq riposta : « Fais attention ! ce qui concerne le margouillat a présent peut devenir un problème pour nous aussi et nous coûter cher. »
Dans la case, la vieille malade avait beaucoup de froid. Elle avait ainsi allumé un feu pour se chauffer.
Les enfants avaient une tige de mil quels faisaient passer entre le toit et le mur et couraient autour de la maison pour faire du bruit et faire sortir le margouillat.
Un balai était fixé au toit. Les enfants en courant autour de la case firent tomber le balai dans le feu. La case prit feu, la vieille ne trouva pas assez de forces pour se libérer et sortir.
Si quelqu'un meurt et qu'il est âge, on doit apporter un coq pour l'offrir au cadavre.
A ce moment, le coq dit au cabri : « Voilà que maintenant le problème nous concerne nous aussi.»
Le coq , d’ailleurs voit mieux : il est vieux et voit loin ; il vit avec les hommes et connaît leurs coutumes, tandis que le cabri, qui vit dehors et est tout jeune, ne voit pas le malheur venir.
Et en effet, d'abord on vint chercher le coq et, ensuite, on vint chercher le cabri.