07 L’ORPHELIN.
Un jeune berger orphelin vivait dans la famille de son oncle.
Son amour du travail, sa rigueur et son respect pour autrui lui ont valu un vaste troupeau.
Mais cela ne manquait pas d'attirer sur lui le regard jaloux de son entourage à commencer par ses parents adoptifs.
Un jour, pendant qu'il gardait ses moutons en brousse, sa tante réussit à convaincre son oncle de le tuer par empoisonnement pour hériter de ses richesses.
Ils décidèrent de mettre du poison dans l’eau qu'il devrait boire à son retour.
Le soir, quand Gaonfo l’orphelin revenait, son adorable chien le croisa et lui fit des grands signes de détresse.
Celui-ci voulait lui dire tout ce qui se tramait pour mettre fin à sa vie.
C’est ainsi qu’il réussit à comprendre par les gestes du chien qu’il ne devrait pas boire l’eau qu’on lui donnerait parce que celle-ci contiendrait la mort.
Ainsi échoua le plan du couple.
Mais dès le lendemain, il passa à un autre plan.
La tante décida cette fois-ci de mettre le poison dans la nourriture préférée de Gaonfo.
Son chien le croisa encore et lui fit d’autres signes l’invitant à refuser le repas.
Cet échec irrita davantage les comploteurs qui décidèrent de passer à l’agression physique.
Il s’agissait cette fois-ci de le tuer avec un gros gourdin pendant son sommeil.
La nuit venue, au moment d’aller au lit, les parents remirent aux deux enfants, Gaonfo l’orphelin et son cousin, le fils unique de la famille adoptive, des couvertures de couleur différente.
Celle de l'orphelin était de couleur noire et celle de leur enfant, blanche.
Cette différenciation devrait permettre à l’agresseur de pouvoir distinguer les enfants au moment de commettre l’acte ignoble.
Tout ce montage n’a pas échappé à la vigilance du chien espion qui n’a pas hésité non plus à le signifier à Gaonfo.
Gaonfo, avant de dormir, pris soin d’intervertir les couvertures.
Au milieu de la nuit, convaincu que les choses étaient comme prévues, l’homme surgit dans la case, et muni d’un gros gourdin, il assomma d’un coup sec et sans pitié l’occupant de la couverture noire.
Il écrasait ainsi la tête de son enfant.
Le bruit du choc réveilla l’autre enfant qui dormait à côté.
C’était Gaonfo l'orphelin qui venait d'échapper à la mort.
Son oncle en voyant celui-ci sursauter du lit comprit ce qui venait de se passer.
Les cris de la mère jalouse ne pouvaient rien changer au sort qu'ils venaient de sceller à leur unique fils, victime innocente de la méchanceté sauvage de ses parents.
Une sagesse populaire avertit que « le gourmand creuse sa propre tombe par ses propres dents ».