
4 Le lièvre, l’éléphant et l’hippopotame
Un jour, le lièvre avait besoin d'aide pour un grand travail et demanda aux hommes de l'aider. Il leur dit qu'il leur offrait comme repas le petit de l'hippopotame et le petit de l'éléphant. Face à cette promesse, tous dirent qu'il mentait, parce qu'il était impossible que le lièvre puisse disposer des hippopotames et des éléphants.
Le lièvre partit voir l'hippopotame et lui dit : « Il faut me donner ton petit, je vais l’élever. Quand la saison sera terminée, je te le rendrai et tu verras qu'il sera plus gros que toi.»
Et l'hippopotame accepta de lui donner son petit pour qu'il l'élève. Le lièvre partit alors voir l'éléphant lui dire : « Il y a un point là-bas, au milieu de l'eau, où, si je t'y conduisais, tu serais content parce qu'il y a beaucoup a manger. Tu vas me donner ton petit et je vais l'élever là-bas. »
Après avoir eu le petit de l'éléphant, il partit.
Le lièvre s'en retourna auprès des hommes, leur demanda de faire le travail, il tua les deux petits et les donna à manger aux ouvriers.
Six mois plus tard, le lièvre partit à la rivière.
« Hé, hippopotame, je suis là ! Maintenant, les six mois se sont écoulés et je veux que tu ailles me chercher une corde, une bonne corde. Comme cela fait déjà six mois que ton petit n'est pas venu ici, et qu'il est désormais très gros, il me faut une corde bien solide pour l'amener: tu vas ainsi le tirer et le faire entrer encore dans l'eau. »
L'hippopotame saisit un bout de la corde et donna l'autre au lièvre. Celui-ci partit alors le donner a l'éléphant : « Ton petit est avec moi, dans l'eau, depuis six mois ; moi, je n'arrive pas à le faire sortir, c'est difficile pour moi. Maintenant il est plus fort que toi. Prends cette corde et tire-le de l'eau ! »
Il amena l'éléphant au bord de l'eau et attacha un bout de la corde autour du cou de l'éléphant. Puis, il lia l'autre bout autour du cou de l’hippopotame et dit à tous les deux de bien tirer leurs petits.
Les deux tiraient, l'hippopotame tirait, l’éléphant tirait. Après un bout de temps, un des deux se fatigua et lâcha prise. C'est ainsi que l’hippopotame vit l’éléphant. Et l'éléphant vit l'hippopotame.
L'éléphant s'exclama : « Comment ça se fait que moi je suis la a te tirer ? Moi je tire mon enfant et au contraire, c'est l'hippopotame ! »
Mais l'hippopotame aussi tirait pour son enfant et au contraire c'était l’éléphant.
« Qu'est-ce qui s'est passé pour qu'on se tire comme ça »?
« C’est le lièvre qui m'a attaché comme ça».
Et alors, chacun des deux raconta à l'autre son histoire. L'éléphant dit alors : « Le lièvre nous a trompés et nous devons nous venger. Toi, tu vas monter la garde à la rivière, moi à la forêt. tu peux être sûr que si je vois le lièvre là, il ne va plus manger de cette herbe fraîche.»
Et l’hippopotame dit : « Tu peux être sûr que le lièvre ne pourra jamais boire de l'eau à la rivière. Nous l'attraperons et nous le tuerons. »
Un jour, le lièvre eut envie de manger de l'herbe. Il sortit de son trou et trouva le crâne d'un animal mort. Il entra dans le crâne et ainsi déguisé il se mit à marcher vers l’éléphant. Quand il arriva près de lui, l'éléphant lui demanda : « Qui es-tu “?
" C'est moi “?
"Qui est-ce qui t'a fait comme ça ?"
" Il y a un satan, un vrai satan dans la brousse : le lièvre. C'est le lièvre qui m'a fait ça. Et puis, il a jeté sur moi un mauvais sort : il m'a dit que si quelqu'un veut me faire du mal et que je jette un seul cri, celui-là devient comme moi. Donc, à partir de ce jour, il ne faut plus approcher de moi.
Maintenant je m'en vais au fond de la forêt et je resterai là manger mon herbe. »
Effrayé, l'éléphant s'éloigna et partit ailleurs pour manger. Le lièvre s'était ainsi gagné son repas. Mais ensuite il eut soif et se dirigea vers la rivière. L’hippopotame lui demanda ; «Qui es-tu ? «
« Moi ? Je suis un animal. »
« Qu'est-ce qui t’est arrivé ? »
« C'est le lièvre qui m'a fait cela. Il a jeté un sort contre moi, parce que le lièvre est un vrai satan. »
En écoutant cela, l’hippopotame eut peur et se dit : « Ah, si je vais le rencontrer, il va me transformer comme il a transformé ce pauvre animal-Ia. » Il s'immergea ainsi dans l'eau et le lièvre put boire, en trouvant ainsi une solution à tous ses problèmes.