
8 La pêche de l’hyène, du chien et du bouc
Dans le temps, le chien et le bouc étaient de bons amis. Ils faisaient beaucoup de choses ensemble : chasses, excursions, promenades, etc. La chose était telle que certains animaux en furent jaloux. En vain quelques-uns essayèrent-ils de troubler l'amitié du chien et du bouc en rapportant au chien les mauvais propos du bouc à son égard et vice versa. Les deux amis défièrent calomnies et critiques. Ils restèrent solidement confiants l'un dans l'autre. Or un soir pendant qu'ils causaient ensemble, ils parlèrent des pluies, du temps, de l'eau. Et comme quelquefois qui parle de l'eau parle de pêche, alors ils parlèrent de pêche.
- Ami, dit le chien, en ce moment où les pluies débutent, c'est certainement le temps où les poissons descendent dans les rivières. Alors que dirais-tu d'une partie de pêche un après-midi ?
- Excellente idée, ami, répondit le bouc.
La pêche fut décidée pour le surlendemain. Avant le jour fixé, on mit tout en ordre : fil, hameçon, filet, appât, etc... Puis vinrent le jour et l'heure du départ. Le bouc s'habilla en vrai pêcheur. Il alla chez le chien qui, il le savait, l'attendait comme cela était prévu. Le bouc frappa à la porte et entra. Dès qu'il eut mis les pieds dans la maison, le bouc resta figé, abasourdi, n'en croyant ses yeux. Il voulut parler, mais les paroles ne vinrent pas. Non ! ce n'était pas possible ! Il n'en revenait pas ! Ses yeux de bouc à la fois rouges de colère et de peur ne pouvaient plus quitter cette scène. Une scène imprévue, inacceptable, impossible, terrible, mais pourtant vraie. Ce n'était pas un rêve. C'était aussi réel que le bouc pouvait le voir. Son ami le chien était là, prêt pour la pêche, et, ô mystère, à côté de lui l’hyène ! Prête aussi pour la pêche, puisqu'elle tenait une calebasse à la main. Or vous savez bien que depuis que le monde est monde, bouc et hyène ne sont pas amis. Ainsi vous comprenez l’étonnement du bouc.
- Dis, ami, intervint le chien, qu'y a-t-il ?
Alors l'usage de la parole revint au bouc. Il dit :
- Vraiment, ami, je crois qu'aujourd'hui est un grand jour. Comment as-tu pu accepter que l'hyène soit parmi nous ? Si elle vient avec nous à la pêche, je crois que ce sera notre dernière pêche ensemble. Ce sera bien triste, ami chien, mais l'hyène a toujours été ce qu'elle est et elle le restera toujours. Je connais l'hyène chasseur et voleur, mais pêcheur, jamais. C'est un mauvais jour aujourd'hui.
- Non ! ami bouc, ne crains pas, ne crains pas. Il n'arrivera rien de grave. L'hyène a décidé de nous aider. Je l'ai acceptée et je crois que si elle tient parole, tout ira bien.
Les deux amis discutèrent longtemps, tandis que notre hyène, responsable du débat, était assise calme, confiante, patiente. Il lui arrivait même de sourire gentiment. Tout ça, vous le savez fort bien, est contraire au caractère normal de l'hyène.
Enfin, fatigué de ne pas pouvoir convaincre le chien, le bouc abdiqua. Les trois allèrent à la pêche.
Le chien était perplexe. Était-il vraiment dangereux que l'hyène soit de la partie ? Le bouc, lui, était au sommet de la méfiance. Quant à l'hyène, elle se félicitait de la réussite de son plan et ce faisant, avalait sa salive, mais pas pour les poissons, car ce n'était pas tellement là son objectif.
Ils arrivèrent à la rivière, barrèrent l'eau des deux côtés et commencèrent à la vider à l'aide de leurs calebasses. Ils mirent aussi des hameçons vers le haut pour augmenter leur chance. Les calebasses se remplissaient et se vidaient, se remplissaient et se vidaient au rythme des gestes des pêcheurs., Ils se courbaient, se relevaient ensemble avec des mouvements si bien cadencés que l'hyène inventa la petite chanson que voici. Elle chantait : `
«Que la pêche soit bonne
Ou qu'elle soit mauvaise,
Ce qui est sûr, c'est que moi, l'hyène,
J'aurai quelque chose à manger.
La chanson tombait vraiment bien avec leur mouvement ! Pour parler musique, c'était un rythme à deux temps : quand ils se courbaient pour remplir leur calebasse, ils faisaient : hum ! et quand ils se levaient pour la vider sur les herbes ils faisaient : hatch ! Le tout faisait : hum !'hatch ! hum ! hatch !
L’hyène entonna pour la seconde fois sa chanson, mais cette fois plus fort. Alors le bouc dit au chien : Est-ce que tu entends la chanson de l'hyène ? Le chien répondit : Oui, mais ne crains pas. Quelque temps après, comme la rivière était plus qu’à moitié vidée, le chien à son tour entonna une chanson :
Que la pêche soit bonne,
Ou qu'elle soit mauvaise,
Ce qui est sûr, c’est que quelque chose de grave va se passer.
En entendant cela, le bouc se nettoya la gorge,
puis entonna lui aussi avec sa voix de bouc, la chanson que voici :
« Que la pêche soit bonne,
Ou qu'elle soit mauvaise,
Ce qui est sûr, c'est que
J'ai une idée dans la tête.
Les trois pêcheurs achevèrent de vider la rivière vers le soir. Pour tout poisson, ils en trouvèrent trois dont un gros et deux petits. Le bouc entreprit de procéder au partage. Il prit le gros poisson, donna un petit à l'hyène et l'autre au chien. L'hyène se mit en colère. Ses yeux devinrent rouges. Elle cria au chien :
- Chien, dis au bouc de reprendre les poissons, et toi-même partage-les équitablement !
Le chien prit les trois poissons. Il donna un des petits à l'hyène, l’autre au bouc et prit le gros. L'hyène hurla :
- Recommence le partage, et pour la dernière fois hein !
Alors dans un geste rapide comme l'éclair, le chien reprit les trois poissons et fila avec. Furieuse, l’hyène se lança à sa poursuite laissant le bouc seul.
Le chien courait en répétant son refrain. L’hyène aurait bien pu le rattraper, mais elle pensait aussi et surtout au bouc resté derrière, et sur lequel elle comptait pour son repas du soir. Comme elle courait ne sachant que décider, le chien lui échappa. Alors l'hyène retourna sur ses pas pour aller accomplir sa véritable mission auprès du bouc. Mais inutile de vous dire que le bouc n'était plus là ; depuis longtemps, il avait disparu dans la brousse. Assis à l'ombre d'un arbre le bouc se reprochait d'avoir accepté cette partie de pêche. Le bouc a échappé de justesse à l'hyène.
As-tu bien compris mon conte ? Il était bien trop risqué pour un bouc de se lier d'amitié avec une hyène, n'est-ce pas ? Mais sais-tu quel est le plus grand risque de la vie pour tous les hommes ? C'est de faire amitié avec Satan. Beaucoup d'hommes aujourd'hui acceptent l'amitié du Diable. Satan est l'ennemi de Dieu, l'ennemi de notre âme. Ceux qui le suivent auront une fin pareille à la sienne : le châtiment de Dieu. Alors Dieu t'invite à changer de camp.
Faire équipe avec Satan n'est pas pour ton bien. Jésus dit : « Venez à moi. » Ne cours pas le grand risque de perdre ton âme pour l'Eternité.
Qu'est-ce qu'un ami ?
Quelqu'un à qui on peut tout dire.
Quelqu'un qui sait tout sur nous et qui nous aime malgré tout.
Alors notre meilleur ami ne peut être que Dieu.
« En ceci Dieu prouve son amour envers nous : Christ est mort pour nous alors que nous étions encore pécheurs » (Romains 5.8).
Quel ami fidèle et tendre nous avons en Jésus-Christ !