2 L’hyène et le grand Roi.
 
C'était la saison sèche, l’harmattan soufflait avec rage, desséchant tout sur son passage. Des tourbillons de poussière se soulevaient soudain et traversaient le village à toute allure. Quelquefois une calebasse abandonnée entraînée par le vent suivait le cortège. Tout le monde en souffrait, car quelle que fût la nature de l'eau avec laquelle vous vous laviez, votre corps devenait gris-blanc. Le vent vous desséchait la gorge et les narines. Les lèvres se fendaient. Et le ciel lui, restait bleu, tout bleu. Partout c'était difficile, sauf chez les animaux où il y avait un grand festin organisé chez le lion, le roi des animaux, à l’occasion de son déménagement.
Ne me demandez pas pourquoi le lion devait déménager ! Tout ce que je sais, c'est qu'il le devait. Le festin était très bien organisé. Il y avait de tout : viande de chèvre, de mouton, de bœuf. Vous pouvez facilement imaginer pourquoi les villageois se plaignaient souvent de la perte de moutons et de chèvres.
Il y eut donc fête dans la brousse. Tous mangèrent, mais l’hyène battit le record. Après le repas, chacun reçut une certaine quantité de la viande restante à transporter au nouveau palais du Roi, car le repas avait eu lieu dans l'ancien : l'un deux chèvres, un autre la moitié d'un bœuf. L'hyène se chargea d'un bœuf et de deux chèvres, car il fut dit que celui qui apportait sa charge intacte jusqu’à destination, en garderait la moitié pour lui-même.
Le trajet était long, la marche pénible. Mais chacun pensait à la récompense. Ce n'était pas facile ! Après 10 kilomètres de marche, le chacal s'arrêta et entonna :
«Roi des rois, grand Roi ! Je n'en peux plus, grand Roi ! Je vais laisser, grand Roi ! Mon fardeau, grand Roi !»
Le chacal laissa tomber sa charge et s’enfuit pour retrouver sa liberté dans la grande savane. Celui qui abandonnait était libre mais ne gagnait rien. Sa récompense revenait à celui qui ajoutait ses morceaux à sa propre charge. l’hyène prit donc la charge du chacal. Cinq kilomètres plus loin, ce fut la girafe qui entonna la petite chanson. C'est une très jolie chanson qu'on chante au village le soir autour du feu, à l’heure où Dosso le chasseur vérifie ses pièges loin dans la brousse. Après le petit refrain, la girafe s'enfuit, contente de retrouver le grand air de la savane.
L'hyène riait sous cape : « Qu'est-ce que j'aurai à manger ! »
Mais vers le soir, il ne restait plus que le lion, couvert de sang et de poussière, tel un guerrier vainqueur, les yeux rouges de fatigue et de colère, et devant lui, une hyène morte de fatigue, disparaissant sous son lourd fardeau. En vérité, l'hyène n'en pouvait plus. Elle voulait chanter, mais... ! .
« Roi des… Euh… Grand…», murmura-t-elle.
- Quoi ! tu dis quoi ? rugit le lion.
- Oh rien ! dit l'hyène. Rien du tout. Je me nettoie la gorge.
La marche continua, pénible. Seule la perspective de bons repas lui donnait encore la force d’avancer.
Mais soudain elle s’arrêta et s'écroula. Trempée de sueur, elle allait succomber. C'est alors qu'elle se décida à chanter :
- Je vais laisser, grand Roi...
- Quoi ? Tu vas faire quoi ?
Mais l'hyène avait déjà jeté sa charge et déguerpissait en chantant, mais elle chantait faux et d'une
voix rauque :
Je dis que, grand Roi, Je vais laisser, grand Roi...
En chantant elle regardait en arrière, sans savoir que le piège de Dosso était devant elle. Elle s'y jeta et fut prise.
Ce conte fait sourire, n'est-ce pas ? Peut-être que toi, tu trouves que non ! Pourquoi ? Parce que, comme l’hyène, tu es accablé de soucis et de problèmes. Ton cœur porte de lourds fardeaux : déceptions, trahisons, tentations, vie difficile, peur, deuils, remords, que sais-je encore ? Pour en être délivré, tu as peut-être essayé d’être religieux, de croire en Dieu, d’aller à l'église, de lire des bouquins qui semblaient te promettre une solution. Mais cela n'a rien changé. Alors tu t’es livré aux joies de ce monde, aux distractions de toutes sortes, à la boisson, à la drogue. Mais ton fardeau n'a cessé de devenir plus lourd. Il te semble qu'il n'y ait plus rien à tenter pour être libéré de Cet écrasant fardeau. Le suicide serait-il la seule solution ?
Mon ami, si tu vis ce drame que j'ai jadis vécu moi-même, je te dirai qu'il y a une solution, et une seule. Peut-être te semblera-t-elle bizarre ! Le chemin du repos, de la liberté, est en Jésus-Christ.
Si tu demandes pardon à Dieu pour tes péchés, il ôtera tes fardeaux, il effacera ton triste passé. Jésus a souffert à notre place, il a pris nos fardeaux. Ne continue pas sur un chemin pénible, le cœur chargé. Fais aujourd'hui confiance à Dieu et décharge-toi sur lui de tous tes soucis, et lui-même prendra soin de toi (1 Pierre 5.7). Tu deviendras ainsi libre, comme le chacal et la girafe, et tu avanceras le cœur léger.